• 14 mars 2022

    Bilan d'une expérience réalisée en mars 2018 : teinture de la laine aux cônes (fruits femelles) d'aulnes.

    Cônes d'aulne

    Ma recette :

    Ramassage de cônes au pied des aulnes

    Mis les cônes dans une marmite en inox, couvert d'eau bouillante.

    Quand le liquide est revenu à température ambiante, plongé deux petits écheveaux de laine NON mordancée.

    Laissé ainsi 4 jours sur le poêle à bois allumé (eau maintenue en permanence à 40-50°C), et donné chaque jour un bouillon à feu vif d'environ 10mn.

    A l'issue de ce traitement j'ai retiré le premier écheveau, qui était alors de couleur BRONZE.

     

    L'autre écheveau a été mis à mijoter à feu doux une heure sur le gaz. Il est ressorti de son bain avec une belle couleur châtaigne foncé.

     

    BILAN :

    Cônes d'aulne

    A gauche la photo du brin "châtaigne" prise en mars 2018. A droite, le même brin ainsi que le brin initialement "bronze" en 2021.

    Ci-dessous, la photo prise ce matin :

    Cônes d'aulne

    On voit évidemment que la couleur a viré du marron-rouge au vert-bronze. Le brin qui était bronze soutenu est devenu bronze clair, le brin qui était marron-rouge très foncé a viré au bronze. En clair, les composants rouge virent au vert...

     

    Conclusion : réitérer l'expérience mais sur de la laine mordancée à l'alun !

     

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  • 14 Mars 2022

    Bilan de deux expériences réalisées en mars 2018.

    J'avais alors réalisé deux bains de teinture : l'un avec des brindilles de bouleau, l'autre avec de la sciure ramassée au pied d'un arbre.

    Première recette : les brindilles

    • Tronçonnées aux ciseaux
    • Trempage pendant 3 jours dans de l'eau de source (juste de quoi couvrir les brindilles)
    • Décoction sur la gazinière pendant 10 mn avec la laine alunée à 10% dedans (je n'ai pas retiré les brindilles).
    • 24 heures de repos (je n'ai pas noté si j'avais laissé la marmite sur le poele à bois, mais c'est très probable, donc l'eau est maintenue en permanence à 40 ou 50 °C)
    • Seconde décoction sur feu vif pendant 10 mn.
    • Dernier repos de 24 heures.
    • Extraction de la laine, rinçage, déchage.

        Couleur obtenue : jaune-vert (chartreuse).

     

    Deuxième recette : la sciure

    • Ramassage d'un seau de sciure laissée par un bûcheron au pied du bouleau.
    • Trempage une nuit dans suffisiamment d'eau
    • 10 mn de décoction à feu vif
    • 5 heures de repos sur le poele à bois
    • à nouveau 10 mn de décoction à feu vif
    • et enfin 5 heures de repos sur le poele.
    • J'ai mis la laine (alunée à 10%) DANS le bain de teinture juste avant la première décoction sans enlever la sciure, ERREUR à ne pas réitérée car de la sciure s'est collée un peu partout dans les fibres et j'ai dû rincer je ne sais combien de fois pour m'en débarrasser par la suite.

       Couleur obtenue : chair.

     

    BILAN en photos :

     

    Bouleau blanc

    La teinte chair obtenue avec la sciure. Pas de changement depuis 4 ans. La photo ne lui rend pas justice, la couleur étant tendre et subtile.

    Bouleau blanc

    Le jaune-vert chartreuse superbe obtenu avec les brindilles hachées grossièrement. Pas de virage de couleur non plus après 4 ans.

     

    Conclusion, expérience à renouveler !

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  • 14 mars 2022

    Fougère commune

    Bilan d'une expérience réalisée début mai 2018 : résultats peu concluants.

     

    J'ai haché grossièrement l'équivalent d'un gros saladier de feuilles de fougère commune, présente en abondance dans les bois de sapins du secteur d'Olby.

    Les recettes indiquent que la masse de fougères fraîches doit être égale à 4 fois celle de la laine à teindre.

    Mis le hachis dans une marmite en inox, couvert d'eau bouillante, et laissé tremper ainsi à température de la cuisine pendant 3 jours.

    En mai, le poêle à bois était éteint, peut-être que si j'avais pu laisser le récipient sur le poêle pendant ces trois jours et ainsi maintenir la décoction à une température plus élevée, le résultat aurait été meilleur ?

    A la fin de chaque jour, je portais la marmite à ébullition et laissais mijoter à petits bouillons pendant environ 30 mn.

    A la fin du troisième jour et suite au dernier bouillon, j'ôtai la fougère, transvasai le "jus" dans un récipient en inox plus petit, et introduisis deux micro-écheveaux de laine de pays mordancée à 10% d'alun.

    Je laissai le tout reposer, et le lendemain matin, je retirai le premier écheveau.

    Je redonnai un bouillon de 30 mn à la solution contenant l'écheveau restant, puis laissai à nouveau reposer ainsi jusqu'au lendemain matin.

    Je retirai alors ce second écheveau, nettement plus foncé que le premier.

    Rinçage, séchage, fin de l'expérience.

     

    BILAN

    - pas d'odeur désagréable pendant la cuisson, odeur légère d'herbe qui cuit, rien à signaler.

    - pas d'impact sur la douceur de la laine.

    - couleurs à mon goût peu satisfaisantes, espèces de kaki ou olivâtre.

    - la plus foncée a légèrement pâli depuis 4 ans que j'ai réalisé l'expérience, suite à l'exposition à la lumière du jour (dans une pièce normalement ensoleillée, pas d'exposition DIRECTE aux UV). La plus claire des deux teintes a beaucoup viré comme on voit sur les photos ci-dessous.

    - le lavage avec du liquide vaisselle n'a pas d'impact sur les couleurs.

    Mon avis : l'extraction de composés colorants est insuffisante. Soit ma méthode d'extraction n'est pas efficace, soit le mois de mai n'est pas idéal pour la cueillette de ces fougères. Je soupçonne qu'il aurait fallu un temps de mijotage sur le feu bien supérieur à celui que j'ai pratiqué. Il pourrait donc être intéressant de renouveler l'expérience à une époque où le poêle à bois fonctionne.

     

     PHOTOS

    Fougères

    Colonne de gauche les photos de 2018 (en haut la teinte "claire", en bas la "foncée") et colonne de droite les mêmes en 2022. 

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  • 14 Mars 2022

    Bilan d'une expérience réalisée début avril 2018.

    ChiendentLe CHIENDENT

    C'était une gageure, mais après tout, pourquoi pas ?

    Ayant lu dans un ancien ouvrage du début du 19ème siècle que l'herbe pouvait teindre durablement la laine (et chacun sait qu'une tache d'herbe sur un vêtement blanc est quasiment impossible à enlever une fois sèche), je me suis lancée en coupant au couteau de cuisine à grande lame et à dents un gros saladier d'herbe du jardin.

     

    Il s'agit principalement de chiendent et de fétuque... En photo la différence entre les deux n'est pas évidente, mais au toucher, c'est facile, les feuilles de la fétuque sont douces et comme soyeuses. De plus sa base est verte, tandis que celle du chiendent est jaune paille.

     

    Fétuque

     

     

     

     

     

     

     La FETUQUE

     

     

     

    Le livre indiquait que l'on obtenait des jaunes plus ou moins vifs mais en tout cas bien francs, sur de la laine alunée à 10% en masse. Et des verts kakis en réalisant un post-bain au fer.

    Soit...

    Je mis donc mon herbe fraîchement coupée (un grand saladier) dans une grosse marmite en inox et ajoutai de l'eau bouillante, juste de quoi couvrir l'herbe. Mon eau à Olby était de l'eau de source, très minéralisée, surtout en fer (et pas mal de cuivre).

    Je laissai tremper mon herbe toute la nuit.

    Le lendemain matin, la marmite fut portée sur le feu et le tout laissé à gros bouillons pendant 10 mn, ensuite de quoi je couvris le récipient et le déposai sur le poêle à bois qui tournait à allure moyenne (nous avons encore besoin de chauffage en montagne, en avril).

    Je l'oubliai ainsi jusqu'en fin d'après-midi.

    J'enlevai alors l'herbe qui était comme cuite, le jus était bien vert-jaune foncé, je regrette de n'avoir pas pris de photo ! et je transférai le jus dans un récipient en inox beaucoup plus petit, car il avait considérablement réduit malgré le couvercle, en le laissant sur le poêle allumé, j'y plaçais un micro-écheveau de laine mouillée mordancée préalablement à l'alun, et je remis un couvercle sur le nouveau récipient.

    La laine passa ainsi la nuit dans le bain...le matin en trempant un doigt dans la solution, je constatai qu'elle était à environ 40°C, elle s'était probablement maintenue aux alentours de cette température toute la nuit.

    Je sortis alors la moitié du micro-écheveau, et le mis à sécher, sans rinçage. La laine était d'un jaune moyen/pâle, tendre, ne tirant ni sur le vert ni sur le orange mais nettement dans la gamme des couleurs chaudes.

    J'ôtai la casserole du poêle et la remis avec la moitié restant de l'écheveau sur feu vif sur la gazinière, pour une "cuisson" à petits bouillons d'environ 30 mn.

    A ce moment, la couleur de la laine était d'un jaune soutenu, quasiment tournesol. Le jus était jaune-ocre très foncé.

    Après ce gentil bouillon, retour sur le poêle à bois pour toute la journée.

    Vers le soir, je sors la laine de son bain sans me brûler (il faisait froid et le poêle marchait bien si bien que l'eau s'était maintenue toute la journée à 50-60°C). J'en prélève 50 cm que je remets dans le bain, sur le poele, en ajoutant "au pif" un peu de "soupe de clous"...

    Le reste est essoré rapidement et je le mets à sécher sans le rincer.

    Le lendemain matin, je sors les 50 cm de laine ayant subi le post bain ferreux, qui vont aller sécher après un rinçage rapide, et je mets fin à l'expérience.

     

    Note : La laine utilisée est de "la laine de pays" commerciale, 100% virgin wool, "bulky", retors 3 brins.

     

    BILAN :

    Pas d'odeur particulière, ni pendant la cuisson ni après.

    Au toucher la laine qui n'a  pas subi le traitement ferreux est identique à ce qu'elle était après l'alunage, rien à signaler. Celle qui a été traitée à la soupe de clous est un peu rêche mais rien de très significatif.

    La laine qui a été retirée de la tambouille AVANT la phase bouillon de 30 mn, est jaune asses pâle, tendre et franc, façon poussin ou canneton.

    La laine qui a subi le bouillon et la dernière nuit sur le poele à bois est jaune tournesol très lumineux, une vraie merveille.

    La laine ayant subi le post-bain au fer présente une couleur indéfinissable, proche de celle de la peau d'un kiwi (le fruit).

    Le lavage avec du liquide vaisselle, à l'eau du robinet et sans aucune précaution particulière, n'a pas modifié les couleurs.

    Après quatre ans, les couleurs n'ont presque pas bougé, mais la laine a été assez peu exposée au soleil : uniquement à l'éclairage indirect dans une pièce de la maison où elle était entreposée. Je ne l'ai pas soumise à des UV directs, encore moins placée derrière une fenêtre exposée sud ou ouest. Bref, pas de "stress-test" pour cette laine.

     

     PHOTOS :

    A gauche la photo prise en avril 2018, à droite celle prise aujourd'hui, 14 mars 2022

    Les beaux jaunes obtenus sur laine mordancée à l'alun

    Herbe de prairie

    La couleur "peau de kiwi" obtenue par un post-bain à la "soupe de clous".

     

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  • Je créée une nouvelle catégorie afin de noter quelques expériences que je poursuis depuis plusieurs saisons, sans avoir pris le temps de les poster sur ce blog...

    Ce que j'aime dans les teintures végétales, c'est la non-reproductibilité de la chose, du moins lorsqu'on reste dans le domaine purement artisanal : le résultat de chaque teinture est assez imprévisible !Teintures végétales

     

    La cause en est que de nombreux paramètres ne peuvent être maîtrisés ni même connus avec précision. 

     

    Selon la saison, l'exposition, le terrain, ou que sais-je, les végétaux contiennent plus ou moins de tel ou tel composant tinctorial.

    Teintures végétales

     

    D'un végétal à l'autre de la même espèce, le résultat ne sera pas le même non plus.

     

    Le pH de la "tambouille" joue beaucoup, ainsi que certainement d'autres facteurs moins maîtrisables tels que les minéraux présents dans l'eau utilisée.

     

    Etc. etc. etc.

     

    La teinture végétale ne me semble donc pas être une science, même pas une science empirique.... mais qu'est-ce qu'on s'amuse !

     

    Par ailleurs, la richesse des couleurs obtenues est la plupart du temps unique, je ne sais pas pourquoi, mais ces couleurs ont en quelque sorte "quelque chose à dire", je ne saurais l'expliquer ou le définir autrement.

     

    Ceci dit, étant donné le manque de recul concernant la tenue des teintures que je réalise tant à l'exposition aux UV qu'aux lavages, je me garderais bien de vendre de la laine teinte par des végétaux, à l'exception de la teinture au lichen Parmelia Saxatilis, que je connais assez pour savoir qu'elle est stable à la lumière et aux lavages sur au moins 8 ans.

     

    Voici quelques-uns de mes essais avec des matières végétales plus ou moins "excentriques" mais toujours abondantes dans la nature environnante. 

    Pour l'instant je ne me suis pas du tout intéressée aux teintures végétales produites par des plantes qui ne poussent pas chez moi, et donc en conséquence je n'ai pas testé l'indigo, le pastel, la garance et la verge d'or. 

    En voici la raison toute simple : en réalité, j'aime autant les longues promenades de cueillette dans les vallées et bois des combrailles, que l'opération de la teinture en elle-même : tout cela fait partie intégrante du plaisir, de la créativité et de la poésie de ces expérimentations.

     

     

     

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