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    Source : http://www.chaos-mondial-organise-resistance-infos.com/article-securite-routiere-la-route-de-plus-en-plus-dangereuse-115194248.html

    Pendant que les docteurs Fol’amour de la sécurité routière gambergent et se satisfont de statistiques discutables, l’industrie automobile stagne ou s’écroule par pans entiers. C’est la crise, mais ce n’est pas que la crise. Rouler devient de plus en plus cher et de plus en plus dangereux. Cher car les pièces de rechange sont devenues inabordables, les assurances n’en parlons pas, et le carburant se vend au prix de l’or (noir).

     

    Dangereux car les réglementations qui foisonnent donnent l’impression d’avoir été mitonnées par des extra-terrestres. Une profonde mutation est imposée aux automobilistes sans préalables explicatifs : la suppression de l’instinct et des réflexes et leur remplacement par une sorte de cahier des charges, la suppression des automatismes de sécurité de l’être humain, remplacés par un stress permanent lié à l’évolution des techniques et des réglementations.

     

    Les nouveaux conducteurs doivent gérer leur conduite en ayant le regard sur deux cadrans conquérants : l’ordinateur de bord (un des grands arguments de vente) et le compteur de vitesse. Au détriment de la route. Or une voiture ne se conduit pas comme un avion, qui peut être piloté aux instruments et se déplacer sans visibilité. Le cadran de l’ordinateur  mélange, grâce à un nombre réduit de touches, le GPS dont les informations sont contradictoires et dont les échelles des cartes varient sans préavis, le téléphone bluetooth, et la radio aux options multiples. Sa voisine la climatisation multifonctions n’est pas en reste. Ce sont des centaines d’options, peut-être même des milliers de combinaisons, dont 99% sont secondaires voire inutiles et parasitaires, que le conducteur peut gérer à sa guise ou subir de façon inopinée, et pendant ce temps il ne regarde pas la route…

     

    On s’étonne ensuite du nombre de morts inexpliquées dans des accidents sans tiers. Et il y a encore pire : le super-stress des limitations de vitesses qui changent tout le temps et que le conducteur est censé gérer, non pas en fonction de la circulation mais en fonction de son cadran, ou au choix en activant en permanence son limitateur et son régulateur. Trop c’est trop, et chaque seconde d’inattention peut être mortelle. Il en est de la circulation comme du reste : l’individu est infantilisé, dépourvu de responsabilité individuelle, obligée de subir les décisions de sa voiture qu’il commande de moins en moins, il conduit l’œil attaché aux cadrans, et surtout, il est réellement obligé de réduire en lui ce qui est la clef de voûte de la sécurité routière : la vigilance, l’observation, la rigoureuse prévention, les réflexes de sécurité, l’instinct de protection, de vie et de survie. Il ne peut plus faire autrement. L’œil du conducteur responsable doit scanner en permanence la route et ses abords, consulter ses rétroviseurs, supposer l’intrusion d’évènements fortuits.

     Au lieu de cela, un enfant court derrière son ballon et sort entre deux voitures stationnées…le choc. Tant pis, je mettais mon régulateur à 50.

    Je roule à 130, un chauffard fait une manœuvre perturbatrice, je dois me dégager au dixième de seconde, le limiteur m’en a empêché, temps de réaction trop court, boum !

    Dans un virage de montagne, le bras touche involontairement le régulateur situé sur le volant, boum, dans le ravin.

     

    Le conducteur moderne, saturé de contraintes, ne sait plus conduire, son pouvoir de réaction et de sauvegarde se stérilise petit à petit, il conduit de plus en plus mal. Il est contraint, dans ce domaine aussi, de lutter contre le bon sens. Nos gendarmes, pour lesquels nous conservons une grande considération, étaient des protecteurs, mais force est de constater qu’ils sont devenus malgré eux des prédateurs au bénéfice de l’Etat. Ils sont la nasse dans laquelle les conducteurs se précipitent car beaucoup préfèrent conduire en sécurité à la marge des réglementations qu’être dangereux dans l’obsession de respecter l’extrémisme réglementaire contre nature dont le non-respect est pourtant sévèrement réprimé.

     

    A chacun son choix, mais il semble néanmoins que la vie passe avant les technologies fumeuses et les réglementations dogmatiques ; exemple (mais ils peuvent être multiples) d’Aubagne à Marignane aux heures de pointe, avec autoroutes, voies rapides, bretelles, souterrains, sections et contre sections, pattes d’oie, échangeurs, réductions de voies, panneaux de limitation de vitesse et radars en saturation, travaux, tunnels et viaducs ‟ toboggans” , le conducteur qui conduit le nez sur son tableau de bord est un danger public. Résultat : pour réduire le risque d’accidents et préserver sa vie et celle des autres, il doit faire passer l’obsession réglementaire au second plan et conduire en fonction du contexte de sécurité que la circulation impose. Quitte à perdre  des points et payer de fortes amendes dans le tonneau des Danaïdes de l’Etat.

     

    Bernard Chupin - Article extrait du journal Présent du vendredi 1er février 2013

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